Femme fatale et star du cinéma allemand des années 30 qui a toujours joué de prudence avec le régime nazi, Zarah Leander fut sous les feux de la rampe comme sous ceux de la critique. Entre cabaret, politique et glamour, le spectacle s'attache à retracer sa vie avec le plus d'authenticité possible, loin des jugements trop hâtifs.
« Ich weiß, es wird einmal ein Wunder gescheh'n... » Au cœur du spectacle, cette chanson iconique est à elle seule emblématique des choix assumés par la star. Interprétée pour la première fois par Zarah Leander dans Die grosse Liebe, en 1942, un film de propagande commandé par Goebbels, elle a une genèse digne d'une fiction. Ses paroles sont signées Bruno Baltz, qui, arrêté par les nazis, doit être envoyé en camp de concentration. Celui-ci n'échappe à la déportation que grâce à l'intervention du compositeur désigné pour les musiques du film, qui décrète ne pouvoir travailler qu'avec lui. Sauvé d'extrême justesse, Bruno Baltz écrit alors cette chanson, une heure à peine après avoir été libéré : il y est question d'un miracle. Dans un décor numérique conçu par le Centre AudioVisuel, ponctué d'extraits de films de Zarah Leander, deux chanteurs en costumes, follement exubérants, incarnent la vie de la star au fil de ses chansons. Bienvenue dans les affres de la survie en dictature. Ou dans un miracle très love-love en eaux troubles?
Production CCR Les Dominicains de Haute-Alsace