LES DOMINICAINS DE HAUTE-ALSACE

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE EN ALSACE

L’ancien couvent des Dominicains est un centre culturel dédié à la musique et aux arts numériques. Ce témoin intact du patrimoine rhénan du XIVe siècle présente des spectacles dans ses différents espaces, dont la nef à l'acoustique exceptionnelle. Sa salle capitulaire abrite un laboratoire de création audiovisuelle, où travaillent des artistes du monde entier.


Classé Monument historique, le Couvent des Dominicains est un haut-lieu du patrimoine architectural d'Alsace, témoin de l'humanisme rhénan. Construit au XIVe siècle, il abrite une communauté religieuse de frères dominicains qui sont expulsés à la Révolution française. Le Couvent est désacralisé et vendu comme bien national. En 1826, le nouveau propriétaire, Jean-Jacques Bourcart, issu d’une grande famille protestante d’industriels, imagine dans ce lieu un projet musical dans le but « d’anoblir par la musique, l'esprit et le cœur, de réaliser l'union et la fraternité de nos concitoyens, d'animer le goût musical autour de nous. » Il invite un premier musicien à résider au Couvent, le compositeur Sigismund von Neukomm, élève de Haydn. De très grands artistes sont par la suite invités à y résider, composer et faire des concerts, dont la compositrice et pianiste Clara Schumann. Elle donne quatre concerts à partir de 1862. Depuis, le Couvent accueille toujours de prestigieux artistes, tels le violoncelliste Mstislav Rostropovitch, les pianistes Arturo Benedetti Michelangeli et Sviatoslav Richter, la cantatrice Barbara Hendricks, Morcheeba, Les Arts Florissants, des cabarettistes extravagants, des artistes transgenres et bien d’autres.

L’édifice est une propriété de la Collectivité européenne d’Alsace. Il est situé à proximité du Pôle Culturel le Château de la Neuenbourg, doté d’un CIAP (Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine) et du Musée Théodore Deck.


Aujourd’hui le Couvent des Dominicains est un centre culturel dédié à la musique, aux arts numériques et aux arts botaniques. Fort de son label Centre culturel de rencontre, il contribue à la préservation et à l’ouverture d’un site patrimonial mais aussi à la mise en œuvre d'un projet culturel soutenant les pratiques artistiques émergentes et ouvertes à la diversité. Pour Philippe Dolfus le directeur,  ce label est avant tout le symbole « d’une liberté d’expression, de ton, de programmation ». A l’agenda, la musique classique de Clara Schumann cohabite avec un cabaret transgenre ou un concert de musique metal...parfois dans la même soirée. Autant de rencontres inattendues qui sont aussi humaines. « Dans nos soirées Union libre, des publics très différents se croisent. Que chacun puisse ressentir dans nos événements cette liberté, ces différences, c’est ce qui m’anime. J’aime l’incohérence : elle ouvre des portes ». Celles des Dominicains s’ouvrent sur des espaces variés : le caveau, les jardins, le cloître et la grande Nef, où les concerts sont émaillés de créations audiovisuelles, associer image et musique étant dans l’ADN du lieu. Vidéastes et musiciens français et étrangers viennent régulièrement en résidence sur place, pour des projets s’étalant souvent sur plusieurs années, ou pour des enregistrements. 

La programmation a lieu dans les différents espaces du couvent spécialement équipés pour la vidéo et le son : une Nef à l’acoustique naturelle incomparable permettant de recevoir des ensembles de musique ancienne ou baroque, des orchestres philharmoniques et des ensembles vocaux, mais également dotée d’un système de sonorisation pour accueillir des productions de musique actuelle et d’un écran géant de 20 mètres de haut ; un Chœur Supérieur offrant l’expérience de concerts nocturnes, avec public allongé sur des matelas ; un Réfectoire d’Eté qui devient, pendant la saison d’hiver, un cabaret dénommé Au Sorgenfrei (Au Sans-Souci) et qui fait la part belle au répertoire allemand de la République de Weimar; un Caveau, espace souterrain, destiné à la musique électronique et aux dancefloors. Sans oublier les projections qui couvrent les trois murs du Cloître et accompagnent parfois des concerts de musique du monde à la belle étoile.

La conjonction inédite de ces espaces multiples dans un même lieu permet une programmation qui va des Arts Florissants à Nina Hagen, avec comme point commun la diversité des publics qui peuvent s’y croiser.

Le Couvent ouvre, en juin 2022 un nouvel espace extérieur, la « Guinguette du Couvent » où il est possible de se restaurer pendant tout l’été.


L'un des atouts du Couvent est sa plateforme de création numérique installée au centre du Cloître, le Centre AudioVisuel. Sous l’égide de son fondateur Philippe Dolfus, elle réunit des techniciens spécialisés dans des technologies de l’image et du son. Cette équipe qualifiée accompagne les projets des artistes qui viennent du monde entier séjourner au Couvent. L’une des reconnaissances obtenue par le CAV est le prix Territoria Or 2019 remis au Sénat en novembre 2019, qui récompense la qualité et le caractère innovant de l’œuvre numérique conçue par le Centre AudioVisuel, 1918-1925, les Alsaciens, paix sur le Rhin ?

Plusieurs spectacles numériques produits ou coproduits par les Dominicains sont actuellement en tournée nationale et internationale.


Les installations numériques réalisées sont présentées lors d’événements spécifiques, comme les Nuits de la Pleine Lune : une déambulation permet d’apprécier la beauté des lieux dans un contexte de création ancrée dans son temps. Parmi ces œuvres, figurent les créations audio-numériques réalisées pour le dôme du Couvent, une géode installée dans les jardins, placée à l’opposé d’un espace du même type, mais cette fois naturel, dénommé le Planétarium Végétal (connecté). Deux autres installations permanentes sont à voir encore en 2022, une immersion au Chœur Inférieur intitulée Blue #3 avec son multi directionnel et une installation de céramiques sonores au Chœur Supérieur intitulée Totems #2 .


De par leur position géographique, à proximité de Bâle (Suisse) et de Freiburg (Allemagne), les Dominicains sont reconnus pour être un lieu transfrontalier, qui privilégie l’accueil et la collaboration d’artistes issus de l’espace rhénan. 

Le Couvent est une propriété de la Collectivité européenne d’Alsace.