Une cabane de jardin insolite trône à l'entrée des Dominicains. Il s'agit d'une installation imaginée par Harsha Biswajit, artiste d'origine indienne qui était en résidence aux Dominicains en 2017.
La camera obscura est un phénomène optique naturel que l’on peut observer lorsque la lumière traverse un petit trou : une image inversée de la vue extérieure se projette alors sur les murs de l’espace intérieur. Observée par les hommes des cavernes, ce phénomène leur a sans doute inspiré ces formes animales déformées que l’on retrouve dans les peintures rupestres paléolithiques. Les premiers écrits remontent à l'époque d'Aristote. Des artistes tels que Leonardo Da Vinci, Descartes et Vermeer ont été inspirés par ce phénomène. Aujourd'hui la camera obscura est la base de l'image photographique. Vous allez vous retrouver à l'intérieur d'un appareil photo géant.
Harsha interroge le paysage du vignoble où pousse le célèbre Kitterlé, et y apporte sa touche numérique pleine de poésie.
Il s'est inspiré d'une légende rapportée par le Domaine Schlumberger
Une installation à observer de façon idéale par beau temps
Harsha Biswajit (né en 1988, Inde)
Le chat qui a perdu son vignoble
Lentille, Bois, Tissu, Lumière naturelle, Son, Projection vidéo (boucle continue)
Espace clos de 3m x 4m
CCR Les Dominicains de Haute-Alsace – 2017
Dès le premier jour de ma résidence aux Dominicains à Guebwiller, j’ai été attiré par la qualité de la lumière, et les vignobles vallonnés du Kitterlé formant la toile de fond de la ville. Les premières semaines, la présence de ce vignoble était quelque chose dont j'étais parfaitement conscient, mais lentement cette silhouette imposante a reculé au fond de ma mémoire visuelle. Le temps semble modifier la perception de mon entourage, et je souhaitais revoir le vignoble d’une nouvelle manière. Pendant des siècles, notre environnement naturel a formé la toile de fond de l'humanité, mais comme le temps crèe des habitudes, aujourd’hui nous prennons conscience de notre impact géologique sur l'écosystème. Le dilemme est que nous essayons de nous adapter à notre fragile environnement naturel, alors qu’un nouvel environnement « naturel » formé par la technologie surgit sans nous prévenir. En observant l'évolution de l’optique, de la camera obscura aux techniques actuelles, nous voyons que son usage s‘est déplacé de l’étude de la réalité à sa transformation. Nous réveillerons-nous un jour pour trouver notre environnement complètement encadré dans une nouvelle réalité ? À ce stade, est-il important de connaitre la frontière entre la réalité et le virtuel ? En réponse à cela, j'utilise les techniques archaiques de la lumière pour transporter et recadrer le paysage du kitterlé dans une boite noire. Une projection video sonorisée vient subtilement accompagner le paysage pour explorer la frontière entre le naturel et le numérique, l’ancien et le nouveau.
En pénétrant dans cet espace, il faut quelques minutes à vos yeux pour s'adapter à la faible luminosité. Prenez le temps: l'image apparait alors lentement plus precise pour une experience contemplative.
Résidence présentée dans le cadre du programme "Odyssée"
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, l’Association des Centres Culturels de Rencontre (ACCR) coordonne le programme de résidence « Odyssée ». Ce programme s’adresse à des artistes, chercheurs, professionnels de la culture étrangers, qui ne résident pas en France et qui souhaitent développer des projets au sein des Centres culturels de rencontre français. Depuis 2003, plus de 400 artistes et professionnels de la culture représentant 50 nationalités différentes ont bénéficié de ce programme, dans des domaines aussi variés que la musique, l'architecture, l'artisanat, les arts plastiques, l'écriture théâtrale ou encore le cinéma d'animation, la photographie, le journalisme…
Avec le soutien de Jacob Holm